La Désintégration
France : 2011
Titre original : La Désintégration
Réalisateur : Philippe Faucon
Scénario : Eric Nebot
Acteurs : Rashid Debbouze, Yassine Azzouz, Ymanol Perset
Distribution : Pyramide Distribution
Durée : 1h18
Genre : Drame
Date de sortie : 15 février 2012
2,5/5
Un peu plus de 70 minutes à peine pour évoquer les ravages des extrémismes musulmans sur les populations fragilisées par le marasme social, ce n’est plus de l’ellipse, c’est de la schématisation à outrance. Malgré d’excellents comédiens qu’il dirige à la perfection, Philippe Faucon propose un film loin de remplir son office. Un documentaire aurait eu un autre impact…
Synopsis : Dans une banlieue où sévissent chômage et mal-être, un extrémiste charismatique endoctrine trois jeunes désœuvrés en professant un discours religieux de la plus grande violence pour mener une opération suicide sur le siège d’une organisation internationale.
Un Faucon à grande vitesse
Si la facture et l’efficacité du traitement, de prime abord, peuvent sembler irréprochables, le caractère strictement fictionnel de ce film, avec son inévitable cortège d’invraisemblances, rate partiellement sa cible. En ramassant sur 78 minutes, comme pour être sûr de séduire une tranche de public de moins en moins disposé à des formats plus longs et surtout plus fouillés, Philippe Faucon fait sombrer son propos dans une schématisation regrettable.
Des comédiens criants de vérité
La notion du temps n’est ici guère suggérée que par des indices visuels assez simplistes (par les changements physiques notamment et en particulier les barbes : on n’évite donc même pas le cliché) et enfoncerait le sujet dans la caricature sans le providentiel secours d’une équipe de comédiens criants de vérité.
Cette précipitation s’avère préjudiciable tant dans le fond que la forme. Le scénario fonce à grande vitesse vers son point à atteindre (l’attentat qui endeuillera une mère dont les conseils pacifistes prodigués à son fils n’auront aucun effet), désamorçant tout pédagogie contenue dans un pareil sujet. En inévitable corolaire, le film ne touche pas plus qu’un polar quelconque, le cinéaste se gardant de prendre parti, renvoyant dos à dos les forces en présence. En survolant son sujet et en le mâtinant d’un indéniable savoir faire technique, Faucon propose une vérité qui résonne comme un pléonasme mais pas sa vérité. On imagine ce qu’aurait tiré d’un tel sujet un cinéaste comme Yves Boisset…
Voilà un film qui finalement respire l’air du temps : un sujet sale traité par une caméra plongée dans le plus sûr des détergents avec derrière un cinéaste perclus de rigidité consensuelle. En lieu et place, un documentaire fourni, fouillé aurait largement mieux fait l’affaire.
Résumé
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