La Dame en noir

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La Dame en noir, photo du film avec Daniel Radcliff

Globale : [rating:3.5][five-star-rating]

Terminé Harry Potter. Adieu sorcellerie, moldus et mange-morts…ou presque. Daniel Radcliff en version adulte se retrouve en mari endeuillé dans La Dame en noir. Il chasse des fantômes dans cette adaptation du célèbre roman homonyme de Susan Hill. Mais cette fois-ci, il doit s’en sortir tout seul, et sans ses lunettes…

Synopsis : Arthur Kipps, jeune notaire à Londres, est obligé de se rendre dans le petit village perdu de Crythin Gifford pour régler la succession d’une cliente récemment décédée. Dans l’impressionnant manoir de la défunte, il ne va pas tarder à découvrir d’étranges signes qui semblent renvoyer à de très sombres secrets. Face au passé enfoui des villageois, face à la mystérieuse femme en noir qui hante les lieux et s’approche chaque jour davantage, Arthur va basculer dans le plus épouvantable des cauchemars…

La Dame en noir, photo du film avec Daniel Radcliff

Un film attendu

Il faut l’avouer, le nouveau film des studios britanniques mythiques de la Hammer a tout misé sur le jeune acteur catalogué à vie comme le sorcier le plus célèbre du monde. Et Daniel Radcliff était attendu au tournant. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce tournant est complètement réussi pour le jeune acteur. Devant La Dame en noir, on oublie en effet très vite le sorcier pour laisser place à un père de famille convaincant dans sa profonde tristesse d’avoir perdu sa femme en couche.

Car La Dame en noir, avant d’être un film d’horreur, est un film sur le deuil et la souffrance des gens qui y sont confrontés. Avec un sujet aussi sombre, pas étonnant donc de retrouver une atmosphère pesante tout au long du film. C’est cette atmosphère qui plait avant tout. La Hammer nous offre là un univers résolument gothique, sombre et morbide, entièrement stylisé pour notre plus grand plaisir.

L’histoire prend place dans un village dans lequel vous ne passeriez pas vos vacances en famille. Situé en pleine époque victorienne, tout le film se déroule entre un manoir hanté entouré de marécages façon Mont st Michel un soir de grande marée, et un village retiré rempli d’habitants méfiants, apeurés, endeuillés et n’ayant encore jamais vu de voitures de leur vie. En bref, la joie de vivre incarnée qui vous fait très vite sentir que vous allez voir des choses pas très rassurantes. Ce style très sombre rappelle les films des années 50. Il ne manquerait que le noir et blanc pour s’y croire complètement, mais le reste est là, surtout la façon d’aborder l’horreur…

La Dame en noir, photo du film avec Daniel Radcliff

Une bonne surprise malgré de grosses ficelles

En effet, dans La Dame en noir, ce qui fait le plus plaisir à voir, c’est cette impression de décalage temporel entre les techniques d’effets spéciaux disponibles aujourd’hui, et la façon de créer la peur comme si ces techniques n’existaient pas. On nous fait peur avec des techniques utilisées des milliers de fois, à savoir: des portes qui grincent et des bruits de pas dans une maison vide, des objets qui bougent tous seuls, des apparitions de fantômes à chaque éclair, du spiritisme et autres gens possédés par le diable. Le tout évidemment, accompagné de la petite musique qui va bien sur ce genre d’ambiance, et qui vous fait vous cacher les yeux et les oreilles car vous sentez que quelque chose va se passer.

Et ça marche, même si le film est cousu de fil blanc. On sait se qui va se passer, on prédit presque toutes les scènes d’épouvante, et on se retrouve même énervés que ce héros fonce tête baissé vers le danger évident. Il n’empêche que l’on sait qu’on va avoir peur, mais on se surprend quand même à sursauter devant des cris ou des flashs effrayants. Et si vous ne sursautez pas à ça, le traitement de la mort et de l’au-delà via les enfants lorsque le personnage de Radcliff est au village, vous fera frissonner. Phénomène de traumatisme post- L’Exorciste certainement…

Là où La Dame en noir faiblit vraiment cependant, c’est au niveau du rythme: alors que l’on a plaisir à voir un film qui prend son temps au début (chose rare aujourd’hui), pour placer ses personnages et l’univers de ce village endeuillé, faisant monter la pression d’un cran; le film finit par se répéter un moment sans apporter plus de réponses, avant de précipiter le dénouement en très peu de temps. Résultat, la fin paraît très grosse, édulcorée, simpliste et difficile à avaler.

Dommage car on tenait là un vrai renouveau dans le milieu de l’horreur avec un ancien film de la Hammer, et une révélation d’acteur avec Daniel Radcliff, certes fort bien entouré par ses camarades de jeu. Toutefois, La Dame en noir reste une vraie bonne surprise qui risque fort de vous faire sursauter, mais surtout de passer un bon moment.

Résumé

On découvre un Daniel Radcliff convaincant en papa poule dans un film d’horreur à l’ancienne. Un univers sombre, gothique et stylisé élève un film qui prend son temps, signé 100% Hammer. Un film d’horreur « comme avant », efficace, qui reprend toutes les recettes ayant déjà fait leurs preuves et un beau traitement de la souffrance liée au deuil. Avis aux amateurs !

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3 Commentaires

  1. Notre petit sorcier à lunettes n’est plus. Place au grand Radcliffe. Sombre, mystérieux, sensible, charismatique, absolument parfait. Quel film génial ! Tous les grands classiques sont là, mais revisités brillamment : silouhette sordide, bruits de pas dans une sinistre demeure sensée être vide. Silence de mort, cadavres, petits sons stridents, objets qui bougent tout seuls… Les acteurs sont géniaux, le scénario est complexe, réfléchit. Les décors te foutent la chair de poule dès les 12 premieres minutes. Sans parler des plans. Gros plan sur Radcliffe, couloir sombre au dessus de son épaule. La bande originale est atroce, et même lorsqu’il ne se passe rien, ton coeur bat très, très fort à cause de l’ambiance torturée qui reigne dans la salle. Il y avait longtemps que je n’avais pas vu un film pour lequel les gens hurlent dans les moments vraiment horribles. Tout est absolument parfait, il faut que vous le voyez. Coup de coeur ! ♥

  2. Je suis d’accord avec Emilie, et avec Anaïs également. La Dame en noir est un film à l’ancienne, très classique et c’était bien là la difficulté du film, réaliser en 2012 un film de manoir très classique en réussissant à intéresser un public habitué depuis 10 ans aux films d’horreur à caméra subjective, qui ne savent faire que 2 choses, soit faire sursauter le spectateur ou proposer du ultra gore ou malsain.

    La Dame en noir est donc une belle réussite et promet un grand retour des studios de la Hammer !

  3. […] Arthur Kipps, jeune notaire à Londres, est obligé de se rendre dans le petit village perdu de Crythin Gifford pour régler la succession d’une cliente récemment décédée. Dans l’impressionnant manoir de la défunte, il ne va pas tarder à découvrir d’étranges signes qui semblent renvoyer à de très sombres secrets. Face au passé enfoui des villageois, face à la mystérieuse femme en noir qui hante les lieux et s’approche chaque jour davantage, Arthur va basculer dans le plus épouvantable des cauchemars… http://www.critique-film.fr/la-dame-en-noir/ […]

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