Kidnappés
Espagne : 2010
Titre original : Secuestrados
Réalisateur : Miguel Angel Vivas
Scénario : Javier García
Acteurs : Fernando Cayo, Ana Wagener, Manuela Vellés
Distribution : La Fabrique 2
Durée : 1h22
Genre : Thriller , Horreur
Date de sortie : 30 novembre 2011
Globale : [rating:1.5][five-star-rating]
Kidnappés est le deuxième film de Miguel Angel Vivas. Couronné de nombreux prix dans les festivals fantastiques, il est présenté en compétition au Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg 2011. Débarqué avec la réputation d’être un film choc et très violent, on en attend beaucoup…
Synopsis : Pour fêter l’emménagement dans leur nouvelle maison, une sympathique famille madrilène pensait passer une soirée bien tranquille avec champagne et petits tapas. C’était sans compter sur l’irruption de trois brigands cagoulés et pas franchement relax.
Un film sur les « enlèvements express »
Miguel Angel Vivas voulait montrer une nouvelle forme de violence arrivée tout droit d’Amérique du Sud. Nommée « enlèvement express » cette nouvelle forme de kidnapping se veut courte, 24 heures en général, et vise à vider les comptes bancaires des victimes en allant retirer dans plusieurs distributeurs à plusieurs moments de la journée.
L’idée était bonne, le scénario quant à lui est un prétexte à la violence. L’entame est relativement calme mis à part une scène d’introduction réussie qui montre une précédente victime au terme de son kidnapping. Passé cette séquence assez intense on entre dans le vif du sujet et une fois les ravisseurs en place l’intérêt retombe complétement. On se retrouve simple spectateur d’une violence purement gratuite et inutile. Sous couvert d’un ravisseur qui pète les plombs, l’histoire s’emballe pour nous proposer un mix de l’ultra violence : viol, meurtres gratuits, sévices sexuels et autres. Il n’y a rien à comprendre derrière tout ça, Miguel Angel Vivas le dira lui-même après la projection, il a fait un film d’horreur pour faire peur au public, ne cherchez pas plus loin.
Ajoutez à cela des incohérences affligeantes et surtout des situations invraisemblables : le patrouilleur du quartier totalement stupide, la fille qui met une heure à s’échapper par une fenêtre, le classique portable qui n’a pas de réseau, l’alarme de la voiture qui sonne pendant 10 minutes en plein quartier résidentiel sans que personne ne sorte, ou encore les voisins qui entendent des cris au départ puis ne réagissent plus lorsque des coups de feu sont tirés dans la maison… Tout est vraiment fait pour que notre couple bourgeois en prenne plein la tête durant 1h30 au point de devenir ridicule.
Une réalisation mollassonne qui manque de profondeur
Si encore la maigreur du scénario était compensée par une mise en scène efficace… mais pas du tout. Miguel Angel Vivas vend son film en expliquant avec plaisir qu’il a été tourné en 12 plans séquences. Le problème c’est que la technique dessert totalement le film. En effet les plans séquences souffrent de lenteur et débutent souvent bien pour terminer sur des plans fixes qui veulent cacher le manque d’imagination, les lacunes des acteurs ou l’absence d’action. Pourtant des effets dans la réalisation sont tentés comme les doubles écrans nous montrant régulièrement le père et son ravisseur d’un coté et le reste de la famille et leurs ravisseurs de l’autre. Un effet trop utilisé qui n’apporte pas grand chose. Au final l’intensité n’est pas présente et Kidnappés ne provoque jamais d’empathie pour ses personnages alors que le film se voulait immersif via la façon de filmer. On a du mal a entrer dans cette histoire qui paraît bien peu crédible, sorte de pot pourri des pires faits divers espagnols.
D’ailleurs le casting est catastrophique, on n’y croit jamais malgré le fait que la mise en scène soit proche du documentaire. Même plongés au cœur de l’action, les personnage semblent faux. Fernando Cayo, déjà vu dans L’Orphelinat et plus récemment dans La Piel que Habito, joue un père de famille peu crédible et énervant d’impuissance. Notre tortionnaire qui craque complètement est finalement too much et finit même par être risible tant le personnage semble invincible, survivant avec vigueur aux différentes rebellions de ses victimes.
Le pompon, c’est un final qui, sans spolier, est totalement inutile et ne sert qu’à nous montrer un bain de sang façon je vous en mets plein les yeux. Il achève bien un film sans aucun intérêt, qui n’apporte aucune originalité et ne veut que choquer les gens maladroitement. Regarder Panic Room est un choix bien plus judicieux
Résumé
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=C4nNDcHXEDc[/youtube]
Julien, je trouve ta critique vraiment vache et exagérée. Etant un grand habitué de ce genre de pellicule, je peux t’assurer que celle-ci peut être considérée comme du grand standing au vue des multiples bouses du même genre qui polluent nos écrans.
Venant de le visionner en VO, j’ai trouvé l’interprétation des personnages crédible : ça hurle, ça bastonne, ça tape des comas, ça chiale sans feindre (yeux boursouflés, morve au nez, bave et tout le tralala / contrairement aux faux pleurnichements qui ressemblent plus à des rigolades maquillées), et j’en passe..
Le coup des plans séquences et du side-by-side est plutôt inventif et donne une profondeur supplémentaire à la tension déjà trés présente, et aprés considération de tes critiques sur les actions inutiles des personnages et la soumission du père de famille, faut pas déconner, tout peut s’expliquer dans son contexte !
Je développe (attention, SPOILERS) : Certes, c’est un film, donc il faut certaines « coincidences » pour que le scénar ne se résume pas à un quart d’heure et que la tension reste constante. Mais quand tu parles de violence gratuite, elle ne l’est jamais vraiment. Le père de famille tente maladroitement de secourir sa famille, et aprés être rappelé à l’ordre par l’agresseur, il n’a d’autre choix que de se soumettre pour retrouver sa femme (entre autres) saine et sauve, et il n’hésite pas a s’empéguer une bagnole de plein fouet dés qu’il a le doute sur la santé de sa famille.
Ensuite, l’agresseur enragé, lui, est rempli de coke (donc les coups, il les encaisse mieux, c’est scientifiquement prouvé) et il serait resté bien sage devant la télé a bouffer ses crackers si le vigile n’était pas intervenu. Vigile qui d’aprés moi a bien fait son boulot en insistant d’entrer pour controler si tout était ok.
Le coup de la petite (qui joue la choquée à merveille pour son jeune age et ses scènes dures) qui peine à s’esquiver par la fenêtre est compréhensible quand on sait que son mec est en train de se faire péter le bras et menacer de mort de l’autre côté de la porte. Elle hésite tout simplement à sauver sa peau ou à aller ouvrir la porte pour lui éviter la bastos. Enfin, la boucherie finale s’explique par la colère et la déception du boss qui vient de se faire éclater dans un pare brise et qui constate en arrivant pour se venger, que la police est alertée et que ses brebis en liberté ont surement mis ses collègues hors jeu.
Bref. Beaucoup trop d’acharnement sur un film qui ne le mérite absolument pas. Des adjectifs comme « catastrophique – ridicule – sans originalité… » dont tu aurais pu te passer quand on voit le boulot soigné qu’il y a derrière ce film.
Il y a des choses à saisir dans certains films, une profondeur à chercher, un sens derrière une réaction, un vide qui en dira long..il suffit de vouloir les déceler, sans se contenter de juste poser son cerveau.
Ca plait ou ça ne plait pas, mais tu serais surement plus à l’aise à commenter des films comme « Avengers » et autres « Twillight » plus conventionnels.
Pas si cordialement que ça,
Lex.
Ayant vu l’intégrale des films en compétitions des festivals de Gérardmer de ces 10 dernières années et d’autres festivals comme celui de Strasbourg où j’ai vu ce film en septembre dernier je peux te dire que tu trouveras difficilement une personne plus à même à critiquer ce genre de films. Secuestrados est raté, le scénario ne tient jamais la route, il devient même totalement invraisemblable sur sa fin. Un film de ce genre peut-être intélligent, là ce n’est jamais le cas. C’est souvent gratuit et le discours du réalisateur sur place pour justifier sont film sous fond de misère sociale en Espagne était tiré par les cheveux.
Pour te faire ton opinion je te conseillerais RABIES (KALEVET), KILL LIST, DREAM HOME ou même I SPIT ON YOUR GRAVE qui sont bien plus réaliste.