C’est installés dans les fauteuils usés mais confortables de la critiquefilmobile en fin de vie que la fine équipe de rédacteurs dépêchés de toute la France (en l’occurrence Paris et la banlieue sordide de Mulhouse) s’élance gaiement vers la première projection de la journée, La Légende de Viy du russe Oleg Stepchenko.
La Légende de Viy d’Oleg Stepchenko
Synopsis : Londres, 1713. Le cartographe anglais Jonathan Green part en repérage des endroits inexplorés de la Transylvanie. Au-delà des montagnes des Carpates, il découvre un village isolé du reste du monde, dont les habitants terrorisés se cachent des démons et autres créatures qui en ont pris possession. Seul le téméraire cartographe semble alors pouvoir percer les mystères qui entourent ces créatures impitoyables qu’il lui revient d’exterminer…
Notre critique 2/5 :
En direct de la projection, nous nous empressons de vérifier sur nos minitels toujours en bon état que nous sommes bien en 2015, un peu inquiets à la vision de ce retour vers le futur du passé qu’est cet étrange produit que l’on peine à qualifier de cinématographique. Les moins de vingt ans ne connaissent pas, heureux soient-ils, les heures glorieuses de l’europudding, ces coproductions internationales destinées à la tv et qui trouvaient parfois le chemin des salles. En voici un exemple radieux, avec en guise de produits d’appels les acteurs anglais Charles Dance (pour une furtive apparition) et Jason Flemyng qui cachetonnent sans prétention dans cette série Z qui a volé décors et costumes au Dracula d’Argento et ses perruques et maquillages dans la cave de Christophe Lambert qui aime à porter en secret les ornements de son bon vieux Vercingétorix. Étrangement cette adaptation que l’on devine libre de Gogol (l’auteur, pas l’insulte) est plus un sympathique nanar qu’un authentique naufrage, à l’image du Dracula susnommé d’ailleurs. Malgré le doublage approximatif en anglais des seconds rôles, tous russes, guère aidés par une projection où son et image étaient décalés, Viy possède le charme suranné des productions cheap des 80ies que l’on retrouvait déjà dans Sint de Dick Maas. Le montage et les raccords sont aussi énigmatiques que l’intrigue mais ce triomphe du cinéma russe dans les salles locales (plus de trente millions de spectateurs) nous amuse avec un cercueil volant, ses moukraines à la glaviouse qui transforment des villageois en créatures du Labyrinthe de Pan et son art du grand guignol finalement rigolo.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=OLYFRceOzdc[/youtube]
Out of the Dark de Lluis Quilez
Synopsis : Un jeune couple américain, Paul et Sarah Harriman, emménagent en Colombie avec leur petite fille, Hannah, afin de reprendre l’entreprise familiale dirigée par le père de Sarah. Mais très vite, d’étranges phénomènes vont se produire dans leur nouvelle maison…
Notre critique 1/5 :
Ensuite on passe à une belle purge, un produit inutile, du genre à te faire perdre du temps que tu n’as pas ou à te donner envie de te coucher dans la superbe neige qui tombe sans discontinuer sur Gérardmer et son festival fantastique. Le coupable s’appelle Out of the dark signé à la réalisation par Lluis Quilez et au scénario des frères Pastor (Infectés, Les Derniers jours) pour une intrigue prévisible tirant à la ligne autour d’enfants poltergeists en Colombie avec un couple d’américains exilés pour reprendre l’entreprise familiale, interprétés par Scott Speedman et Julia Stiles, amorphes jusqu’à l’insupportable. Le récit joue avec une fête locale, la Fiesta de los ninos santos que l’on ne peut s’empêcher de vouloir rebaptiser la Siesta de los ninos chiantos. Ça traîne, ça traîne et heureusement à un moment ça s’arrête. Ouf !
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=0kRea2b9_lY[/youtube]
Synopsis : Comme chaque été, le jeune Sam, âgé de douze ans et débordant d’imagination, part en camp de scouts dans la forêt. Il se rend vite compte que quelque chose ne tourne pas rond quand il y découvre une mystérieuse cabane visiblement habitée par Kai, un enfant sauvage. Sam croit bon d’en avertir ses guides, mais ceux-ci ne le prennent pas au sérieux, interprétant son récit comme l’une de ses habituelles élucubrations. Et pourtant… Le jeune garçon de la cabane s’avère en plus aider un dangereux psychopathe, lequel va redoubler d’ingéniosité pour décimer les louveteaux de la troupe. Un par un…
Notre critique 3/5 :
Avec Cub du belge Jonas Govaerts, le niveau est bien supérieur, et de loin, de très loin. Un bon survival en forêt avec des louveteaux, des scouts toujours prêts à se faire malmener en groupe et qui confirment que se promener dans les bois garantit à presque 100% de se faire traquer par un ogre et des wallons francophones, dépeints (avec humour) comme les rednecks des flamands. Ambiance 80ies jusqu’à la musique aux accents carpenteriens et à l’esthétique soignée. Bonne petite découverte…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=KKVo-MP2Ajc[/youtube]
Hommage à Robet Rodriguez
L’hommage au texan Robert Rodriguez fut bref mais a permis de rappeler qu’il a signé quelques scènes iconiques du genre, depuis El Mariachi jusqu’au deuxième Sin City en passant par The Faculty ou Planète Terreur avec son. Avec son stetson classe, il s’est dit honoré d’être là, ‘the place for me to be’, un lieu où il peut partager les mondes qu’il a créés, son imaginaire si personnel qui lui a permis de faire vivre des univers qui ont leur juste place dans une salle de cinéma, quitte à les oublier ensuite, comme un rêve, cohérent pendant qu’il a lieu, oublié ensuite.
Synopsis : Nick et Jonas sont étudiants en première année à MIT (Massachusetts Institute of Technology). Passionnés de piratage, ils ont déjà déjoué le système de sécurité de MIT. Quand ils décident de faire un road trip à travers le Sud-Ouest des Etats-Unis avec la petite amie de Nick, Hailey, leur trajet se trouve être détourné par un génie de l’informatique qui attire leur attention. Le trio se retrouve alors entraîné dans une zone étrangement isolée. Soudain, tout devient noir. Nic est devenu un captif, ils découvrent alors qu’ils font partie d’un complot hors normes.
Notre critique 3,5/5 :
Débutant comme un film indépendant US mettant en scène une bande d’ado un peu geek, The Signal prend rapidement une toute autre tournure bien plus ambitieuse pour s’engouffrer dans un genre fantastique captivant. Rigoureux, passionnant sur le fond comme sur la forme, le second long-métrage de William Eubank s’avère aussi déroutant qu’hypnotisant. Un remarquable sans-faute.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=MXSWg7j-SWc[/youtube]
Le Projet Atticus de Chris Sparling
Synopsis : Fondé en 1976 par le Dr Henry West, l’Institut Atticus était spécialisé dans l’étude de personnes développant des capacités paranormales : parapsychologie, voyance, psychokinésie, etc. Des centaines de personnes présentant ce genre d’aptitudes ont été étudiées par les chercheurs de l’institut et de nombreux articles annonçant leurs résultats ont été publiés. Mais aucun cas étudié jusque-là n’avait préparé le Dr West et son équipe à l’arrivée de Judith Winstead…
Notre critique 3,5/5 :
Première grosse frayeur du festival, Le Projet Atticus est un faux documentaire vintage sur un inquiétant institut. Le réalisme des images aussi bien photos que vidéos rendent l’oeuvre troublante. On a adoré cette première partie ou l’angoisse s’insinue doucement dans le documentaire. La seconde partie devient moins crédible et dessert l’ensemble.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=8UU4QQsP9Vg[/youtube]