Critique : Animal Kingdom

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Animal Kingdom

Animal Kingdom streaming Megavideo, Megaupload, télécharger torrent, Goodsite, dvdrip, blu rayAnimal Kingdom

Australie : 2010
Titre original : Animal Kingdom
Réalisateur : David Michôd
Scénario : David Michôd
Acteurs : Guy Pearce, James Frecheville, Jacki Weaver
Production : ARP Sélection
Durée : 1h52
Genre : Drame
Date de sortie : 27 avril 2011

4/5

Premier long métrage de l’australien David Michôd (si si c’est un nom australien ça…), Animal Kingdom a raflé toutes sortes de récompenses dont celle du Grand prix du Jury au festival de Sundance, et une nomination aux Oscars pour son actrice Jacki Weaver. Mais surtout, le film a récolté une pluie de critiques élogieuses qu’il n’a pas volé…

Synopsis : Une rue anonyme dans la banlieue de Melbourne. C’est là que vit la famille Cody. Profession : criminels. L’irruption parmi eux de Joshua, un neveu éloigné, offre à la police le moyen de les infiltrer. Il ne reste plus à Joshua qu’à choisir son camp…

Animal Kingdom« Dans la jungle, terrible jungle… »

Parlons peu, parlons bien : Animal Kingdom, c’est pas un film pour les fillettes. Voilà, c’est dit ! Maintenant que les choses sont claires, rentrons un peu dans les détails de cette claque cinématographique…

Ce long-métrage pourrait tout aussi bien être un documentaire animalier diffusé sur Planète un dimanche après-midi qu’on n’y verrait presque aucune différence. C’est bestial, animal et glacial (à vous de choisir les autres mots qui finissent en « al » tant qu’à faire). D’ailleurs, les plans au ralenti sur les frères se chamaillant et ceux sur le Bush australien sont bien là pour nous rappeler le côté sauvage du film. Et pourtant, c’est un vrai film sur les sentiments humains, à travers la vie d’un ado qui cherche sa place dans ce monde et dans sa propre famille.

A la manière d’une meute de loups ou de lions, les personnages restent soudés entre eux tout en étant capables de cruauté les uns envers les autres. On ne quitte pas le clan des Cody, si ce n’est pour mourir… Comme dans une meute encore, il y a une hiérarchie à respecter. Smurf (Jacki Weaver terrifiante) est LA mère, le chef de clan contrôlant tout et prête à toutes les atrocités pour protéger ses petits et surtout se protéger elle-même. Elle serait incapable de vivre seule et se démène donc pour garder ses lionceaux près d’elle.

Toute en bas de l’arbre généalogique de ces carnivores, il y a J. (James Freshville dans son premier film !), le jeune lionceau encore empli d’innocence qui se retrouve jeté tout droit dans la fausse aux lions (sic.) après la mort de sa mère par overdose.

Animal Kingdom« …le lion est mort ce soir. »

Disons le clairement aussi, la mort est au centre du film. Elle est comme le reste, toujours brutale et violente, et jamais là ou quand on l’imagine. C’est ce qui rend le film choquant et nous met, nous en tant que spectateurs, sous tension. Ça et la musique oppressante qui n’annonce jamais rien de bon… De la première scène du film à la dernière, la grande faucheuse est présente et accompagne tous les personnages qui se sentent en danger. La réalisation soignée de Michôd se focalisant sur certains détails (un moment heureux ou une expression du visage précise) accentue les émotions qui sont mises en opposition à la gravité de certaines scènes.

Car la peur est aussi un des sujets principaux d’Animal Kingdom. La peur de la solitude pour Smurf et J, qui se sent obligé de protéger sa famille de mafieux. Peur ensuite de la trahison, ce qui pousse les personnages, qu’ils soient du côté du système judiciaire (corrompu jusqu’au millième degré) ou des bandits, à se méfier de tout et de tout le monde ou presque. Et pour finir, la peur de ne pas comprendre les limites du bien et du mal avec le personnage de J. Il a beau évoluer dans un univers viril où les 2 seules femmes qui existent sont sa petite amie et sa grand-mère, Joshua est en pleine quête d’identité à la recherche d’un modèle masculin sur lequel se caler pour devenir un homme. Qui a raison, qui a tort, doit-il quitter sa famille et fuir ou quitter le monde « normal » et protéger sa famille… ? Et surtout, a-t-il vraiment le choix ? L’adolescent est au centre de toute l’histoire et fait le tampon entre la cruauté et la violence de sa famille d’une part et la corruption et l’incapacité du système judiciaire australien d’autre part.

Animal KingdomSans le savoir, ce sont toutes ces questions et situations forcées réunies qui l’aideront à se construire et à choisir son camp dans ce monde où rien n’est tout blanc, ni tout noir. En effet, ce n’est pas un Disney et il ne faut pas s’attendre à un happy end dans ce film hors du temps. Impossible en effet de savoir quand l’histoire se passe, ni sur combien de temps elle se déroule. Tout ce qu’on sait c’est que quoi qu’il arrive quelqu’un va mourir et que ça va mal finir…En cela, David Michôd confie son film au spectateur qui décide de son camp et qui construit sa propre histoire. Un vrai coup de maître.

En revanche si vous êtes en pleine dépression en ce moment, ce n’est peut-être pas le bon timing pour aller voir Animal Kingdom… Pour les autres, il n’y a aucune excuse pour ne pas aller regarder ce petit bijou.

Résumé :

Un film poignant, une vraie claque qui donne le ton dès son générique de début absolument parfait. Définitivement un « petit » film à voir, réalisé par un grand réalisateur à suivre et une flopée d’acteurs plus bons les uns que les autres.

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