Du bleu plein les écrans
Le 3 disparaît un comédien ancien footballeur : Bubba Smith. Il s’était notamment illustré dans la série Police academy. Et débute le même jour la Schtroumpf mania. Les petits hommes bleus font péter le box-office avec 2,8 millions de fans. Joli score aussi pour Super 8 de J.J. Abrams, auteur de M.I.3, qui atteint 1,5 millions d’entrées. Itinéraire bis dépassera les 150 000, ce qui constitue une vraie surprise pour un film sans tête d’affiche alors que Claude Miller fait un bide retentissant avec Voyez comme ils dansent que 45 000 curieux daignent aller voir.
Le 5, le 3ème fils d’Anthony Quinn, Francesco décède à l’âge de 48 ans. Il avait tourné notamment dans Platoon d’Oliver Stone.
Le 7 disparaît Henri Tisot, célèbre humoriste et imitateur mais qui tourna aussi dans une trentaine de films dont Les Parisiennes de Marc Allégret, Heureux qui comme Ulyssed’Henri Colpi et pas mal de navets.
Deux chefs-d’œuvre grâce à Lars von Trier et Almodovar
Le 10, la bombe Melancholia arrive enfin sur nos écrans. La critique est dithyrambique, le film arrive auréolé d’un prix d’interprétation au festival de Cannes (Kirsten Dunst est la troisième comédienne récompensée de ce prix grâce à Lars von Trier après Björk et Charlotte Gainsbourg). Ce chef d’œuvre d’austérité à l’époustouflante beauté plastique attire un peu plus de 250 000 spectateurs. Il faut dire que la concurrence cette semaine-là est coriace : La Planète des singes : les origines avec James Franco attire 3,2 millions de spectateurs, Green lantern, film d’action, malgré une presse incendiaire frôlera les 800 000 et Mes meilleures amies et ses histoires de nanas flirte avec les 550 000 fans.
Le 17 le public français découvre un nouveau visage de Pedro Almodovar. Le pape de la Movida débarque avec La piel que habito qui explore des genres encore inédits chez le cinéaste, entre thriller et anticipation. Dans ce chef d’œuvre où il fait part de sa folie (auto)-castratrice avec multiples références à la clé (de Franju à Cronenberg), Almodovar emmènera près de 750 000 spectateurs qui n’avaient pas vu Banderas aussi bon depuis des lustres. Ce même jour, signe des temps ou grosse envie d’une bonne déconnade, Comment tuer son boss ? (avec Colin Farell et Jennifer Aniston) démarre un joli parcours qui le mènera à plus de 800 000 entrées. André Téchiné déçoit avec son Impardonnables qui, malgré Dussolier et Bouquet, plafonnera en dessous des 200 000. Et c’est finalement un film pour teenagers qui va tirer le mieux son épingle du jeu : Captain America : first avenger avec un million de spectateurs.
Raoul Ruiz s’éteint
Le 19 disparaît le cinéaste chilien Raoul Ruiz. A la suite du coup d’Etat en 1973 dans son pays, il arrive en France où il se fera un des chantres du cinéma d’auteur. Il est un des rares cinéastes à avoir osé affronter l’œuvre de Proust, après que tant de ses collègues y eurent renoncé (Le temps retrouvé en 1998).
Le 24 sortent les premiers films de la rentrée. Christophe Honoré désormais réglé à un film par an propose Les bien-aimés avec Deneuve mère et fille qui franchit les 250 000 entrées, score plus qu’honorable pour un film de presque deux heures et demi. Niels Arestrup fait trinquer Lorant Deutsch dans Tu seras mon fils, film de famille en milieu viticole. Plus de 700 000 spectateurs vont déguster ce sympathique film idéal pour une soirée télé et y apprécier surtout le magnifique jeu de Patrick Chesnais. Six mois avant Une nuit, c’est Un jour qui déboule sur les écrans. Malgré la splendide Anne Hathaway, cette romance n’excite pas grand monde (260 000 spectateurs à peine). Il faut dire que l’affiche est à peu près aussi concon que celle de Cowboys et envahisseursqui sort le même jour. Emmené par les deux gueules les plus impavides du cinéma US (Harrison Ford et Daniel Craig), il frise toutefois les 900 000 entrées. Enfin This must be the place même s’il n’attirera même pas 150 000 spectateurs, offre à l’incomparable Sean Penn, véritable acteur caméléon, l’occasion, une fois de plus, de surprendre.
Déclaration de guerre et destination finale
Le 27 août disparaît une grande figure du cinéma soviétique, Iya Savvina. Elle était apparue dans de nombreux films issus d’œuvres de la littérature russe dont Le Nez d’après Gogol, Dans la ville de S et La dame au petit chien d’après Tchekhov et l’éblouissante version d’ Anna Karénine d’Alexandre Zarkhi d’après le chef d’œuvre de Tolstoï. Elle joua également dans Le Bonheur d’Assia d’Andreï Kontchalovski, film censuré par les autorités.
Le 31, un des chocs de l’année arrive sur les écrans. La guerre est déclarée raconte l’histoire qu’ont vécue les deux scénaristes du film, Valérie Donzelli (également réalisatrice) et Jérémie Elkaïm, tous deux jouant leur propre rôle de parents face à la maladie de leurs enfants. Une presse très élogieuse amènera près de 800 000 personnes dans les salles. Werner Herzog, le cinéaste fou des Fitzcarraldo et Aguirre, la colère de Dieu enchante près de 120 000 amateurs de spéléo grâce au magique docu historique La grotte des rêves perdus. La franchise Destination finale ou « les mille et une manières d’estourbir des hordes de crétins ados boutonneux sans se fouler à écrire un scénario » débarque avec le cinquième et –juré craché- ultime épisode. Il dépasse les 950 000 addicted. En revanche, une femme de flic qui disparaît, tout le monde semble s’en foutre car R.I.F recherches dans l’intérêt des familles malgré Ivan Attal, réussit péniblement à franchir les 200 000 spectateurs.